Soixante Ministres (60) ? Oh la ! la :! Oh la ! la !, presque le double
du nombre de députés provinciaux du Kongo Central (Bas - Congo).
Mais enfin, dans ce pays, garde-t-on encore le sens de la
mesure et de la faculté de mémoire, oui ou non ?
Qui ne peut se souvenir que lorsque le Président KASA-VUBU
en 1964 appela Moïse TSHOMBE au poste de Premier Ministre, ce dernier forma un
Gouvernement de Salut Public qui ne comprenait qu'une dizaine des Ministres que
l'on peut jusqu'aujourd' hui citer facilement.
Et rien ne dit que ça n'avait pas marché, bien au contraire,
c'est ce gouvernement qui avait mis en place les Institutions nées de la
Constitution de Luluabourg et qui en organisa les élections, sans MONUC et sans
troupes de l'UE derrière le dos.
Avec une dizaine des Ministres, comparé à l'état du pays
d'aujourd'hui, TSHOMBE était à la tête d'un pays immensément prospère, n'en
déplaise à ceux qui se sont enrichis de façon éhontée de cette richesse et ont
saccagé économiquement et financièrement la RDC depuis 1965.
Et donc à cette époque l'on avait de quoi payer ces
Ministres, avec l'argent généré dans le pays, sans que cela ne suscite l'envie
ni ne heurte l'œil des Kinois vaquant à leurs propres occupations. Et en plus
les Ministres avaient des salaires dont les écarts étaient minimes avec ceux
des Secrétaires généraux des Administrations centrales.
Les commerçants préféraient rester commerçants que
ministres. C'est tout dire !
Or aujourd'hui les salaires des Ministres congolais
ex-zaïrois comparés à ceux du reste de la population, voire à celui des
députés, ça va du Crésus à Job. Et dire que l'on voudrait en finir avec des
pratiques de la IIème République. Ca risque de ne pas être une sinécure avec 60
ministres et Secrétaires d'Etat. On peut les voir déjà d'ici se précipita, à
changer les moquettes de leurs bureaux et résidences, se préoccupant d'abord de
leurs nouvelles montures à faire dédouaner à BOMA…etc., pour s'assurer de leur
propre état physique extérieur de….. fonctionnement.
Et il faut reconnaître qu'à l'époque du Président KASA-VUBU
les Ministres appelés à gouverner avaient d'abord leur profession, ancien
fonctionnaire du Congo-belge et ils étaient bien au courant du sens de service
public et du service de l'Etat, n'en déplaise à ceux qui se sont cru depuis
1965, leur être supérieurs par simple possession de diplômes universitaires
Ils ne pointaient pas aux ministères comme de chômeurs à une
Agence d'Emploi.
En outre à cette époque occuper un Ministère était considéré
comme un grand honneur de servir la nation et le Ministère lui-même un lieu
sacré de probité. L'on n'avait pas besoin d'exhiber un CV puisque les Ministres
étaient de politiques et tous les Congolais les connaissaient, ils
appartenaient à des partis politiques vivant des cotisations de leurs adhérents
et que tous les Congolais connaissaient aussi.
Or aujourd'hui, l'on prend le Ministère comme un tripot,
lieu de tous les trafics mafieux. Le Ministre y va non pas par ses qualités
politiques, humaines et de gestionnaire, mais l'on y va et l'on y arrive, tout
simplement par sa capacité à exhiber un CV scolaire mammouth, à tchatcher et à
être spécialiste de jeu des coudes.
Une fois sur le poste, - le mobutisme est passé par là –
« se servir, oui, moke moke ! » -,ses mains se coincent en
permanence dans les caisses du Ministère.
Et nous avons compris que cela que Joseph KABILA et Mbuta
Antoine GIZENGA voudrait irrémédiablement éradiquer. Mais mieux vaudrait qu'ils
commencent à chercher à être crédible par ne plus remettre autant de couverts
sur la table du Conseil des Ministres qu'à la récente époque du gouvernement de
la transition, de transitoire mémoire.
C'est tout de même contradictoire entre la volonté affichée
par le prochain couple exécutif Président et Premier Ministre de mettre fin à
la récréation et cette boulimie ministérielle annoncée.
Monsieur le Premier Ministre oublie-t-il que le nombre de
Ministres est en soi une communication pouvant frapper les esprits sur la
détermination de faire oublier, d'une part les valses des nominations et
remaniements gouvernementaux et ministériels intempestifs connus sous Mobutu et
la lourdeur de la conduite du mastodonte gouvernemental du système de partage
global, inclusif, équitable et équilibré ?
Plus équitable et équilibré dans les poches d'heureux
ex-belligérants et satellites que dans le sort des citoyens et des régions de
la RDC ?
Tout de même, si l'on reconnaît au Premier Ministre Antoine
GIZENGA, une capacité de résistance et de détermination qui ne se démentent
pas, l'on ne peut s'empêcher de se poser la question, s'il sera en mesure
d'être à la fois au four et au moulin pour contrôler 60 individus dont, quelles
que soient leurs qualités, n'échapperont pas aux frivolités kinoises avec tout
ce que cela s'accompagne de la frime.
Pour montrer que je suis heureux du fait que nos
compatriotes aient compris du bien qu'ils feraient à notre pays et à nous-mêmes
en restant dignes et calmes et malgré cette péripétie d'une éventualité de
gouvernement à 60 « Jeep 4x4 » à renouveler, je vais terminer par un
sourire d'abord et ensuite par ma formule personnelle.
Cher compatriote lecteur, vous connaissant comme mon frère
très futé, intelligent, parfois farceur avec ce brin de frivolité qui vous
cause inutilement du tort, je vous vois m'interpeller en ces termes « oh,
arrête citoyen, tu écris tu écris, si on te nommait à ce gouvernement, tu
n'attendras pas que le jour se lève pour s'y pointer » .
- Oui, peut-être bien, pourquoi pas, mais à condition que
nous soyons 15 à 20 Ministres seulement. Cela facilitera le travail du premier
Ministres lui-même. Et en plus au moment de la collation après un travail bien
fait, le Premier Ministres, à la place de 60, il n'aura qu'à acheter ¼ ou 1/3
des « minguele » (kuanga) et de « thomson » (poisson
de disette) pour nous nourrir Comme ça, les plus gourmands d'entre nous
pourront se permettre du rab (supplément).
Et il en va des rabs alimentaires comme des budgets de
l'Etat, moins qu'il y aura de ministères, plus les ministères plus importants
et les plus nécessiteux en bénéficieront des suppléments.
Enfin, comme j'écris toujours qu'il est dit que « les
peuples se donnent les dirigeants qu'ils méritent », il serait temps pour
nous les Congolais, que nos dirigeants méritent le peuple congolais.
Et n'oublions pas que « si le ver est dans nos fruits,
c'est que le vice est dans le pays »
© A.Kisukidi, in « Côte d'Ivoire- Congo et vice
versa !).
Fraternité et patriotisme
Bonne année
Albert KISUKIDI
Nambokiay7@aol. com
par El Memeyi Murangwa
Louis Michel prépare ses valises pour le Congo. Son conseiller chargé des affaires tropicales recommande au patron d’avoir sur lui, les mêmes équipements que l’explorateur Henri Morton Stanley : une lampe tempête, une toile moustiquaire, de l’insecticide, du vermifuge, des antibiotiques, de la quinine et une radio portative fonctionnant avec la grosse pile Berc pour ne pas être coupé de la métropole.
Dans son attaché-case, M. Louis Michel, qui cumule en même temps les fonctions de commissaire européen chargé de l’humanitaire et de ministre de la colonie, aura un plan miracle pour faire du Congo, une nouvelle Chine au coeur de l’Afrique. L’Avenir quotidien proche du pouvoir Kabiliste monte les enchères et se dit pessimiste quant à l’acceptation par le Congo d’un plan tout fait, au moment où le pays n’en dispose pas. Louis Michel levèra certainement son doigt en signe d’avertissement; les choses dira-t-il doivent aller plus vite.
A la Gombe comme jadis à Ujiji, il est prévu une rencontre avec Swing, le nouveau David Livingstone, arbitre émerite de la transition congolaise, ayant reussi (excepté l’UDPS et Etienne Tshisekedi) à apprivoiser les politiciens de la RDC, parvenant à les mettre tous dans un train qui n’arrive malheureusement pas à démarrer, se dirigeant soit dit en passant vers l’apogée chinoise. Mais d’après certains proches collaborateurs de W. L. Swing, le ministre de la colonie cherche à mettre en place une organisation qui remplacera le Comité International d’Accompagnement de la Transition (CIAT), devant faire le travail de l’ancien Gouverneur Général : raison majeure de ce voyage.
La Belgique dans l’aide au développement tient à jouer un rôle d’avant-garde, ceci revient à dire que l’Euro investi au Congo, en rapportera 4, enrichissant la métropole exactement comme avant la dénonciation de ce système par le régime Mobutu dans un débat à la RTBF resté célèbre mais n’ayant pas résolu le contentieux Belgo-Congolais. En effet après une brillante prestation de la délégation congolaise dans ce face à face avec le oncles belges, le Maréchal Mobutu à la demande du Roi Hassan du Maroc abandonna les revendications souveraines de la RDC. Mr Kamanda wa Kamanda mérite d’être consulté pour son expertise dans ce dossier.
Bruxelles s’accomode à relancer sa coopération technique au moment où le peuple commence à reclamer justice pour l’oppression subie pendant la colonisation;. Avant gardienne, la presse indépendante congolaise de la diaspora condamne avec force l’assassinat du Premier Ministre Patrice Emery Lumumba en ce mois d’anniversaire de sa mort, poussant comme prédit à la réécriture de l’histoire Congolaise.
Le gouvernement et le parlement belge devraient condamner l’ignoble assassinat, indemniser les familles des victimes, mais surtout traduire les coupables en justice. L’un d’eux devant remettre de toute urgence une partie de la denture de notre héros national gardé cyniquement par ce bourreau en trophée.
En toute logique, c’est seulement après ces actes de bonne volonté de la part de la Belgique que le Roi Albert II devra bien visiter le Congo et que les officiels de la RDC mettraient les pieds à Zaventem sans gêne. Le patriarche Antoine Gizenga se voulant gardien du lumumbisme devra prouver qu’il est capable de faire prévaloir les droits du Congo. Le contraire ne sera que pire trahison.
Que dire de la leçon reçue d’un voisin, mettant en question la nature d’une coopération française en respectant nullement la dignité africaine et la vie des africains. N’est-il pas l’exemple à suivre ?
MBUTA ZIBULA MESO ! ( OUVREZ L’OEIL ET LE BON)